À l’occasion de la Journée internationale de la femme, reconnaissons les préjugés et luttons contre eux

Depuis 1911, le 8 mars est la Journée internationale de la femme, qui nous rappelle chaque année que nous devons, en tant que société, continuer à lutter contre les inégalités dont sont victimes les femmes. Il s’agit également d’un rappel à l’ordre pour lutter contre nos préjugés.


Un préjugé est une inclinaison ou un préjugé en faveur ou à l’encontre d’une personne ou d’un groupe ; et les préjugés inconscients sont des sentiments inconscients que nous éprouvons à l’égard d’autres personnes – des sentiments instinctifs qui jouent un rôle important en influençant nos jugements qui ne sont pas équilibrés ou impartiaux.
Dans le secteur de la construction, où les femmes représentent moins de cinq pour cent de la main-d’œuvre, les préjugés peuvent être identifiés tout au long du parcours d’une personne de métier, depuis le moment où elle est attirée par les métiers lors des pratiques de recrutement, en passant par le processus d’admission à l’apprentissage, sur le chantier, lorsque des possibilités d’heures supplémentaires se présentent et lorsque des promotions sont envisagées.


En tant que secteur, nous devons nous pencher sur les préjugés profondément ancrés dans notre industrie et travailler dur pour les éliminer.

Les gouvernements fédéral et provinciaux ont pris des mesures initiales. Il existe de nombreuses politiques incitatives pour encourager les employeurs à embaucher des femmes dans des métiers spécialisés ou à ajouter des possibilités d’apprentissage.


Un excellent exemple est le programme d’incitation fédéral de 470 millions de dollars prévu dans le budget de 2021, qui fournit des fonds aux employeurs qui embauchent des apprentis de première année. L’incitatif est doublé si les employeurs embauchent une personne appartenant à un groupe d’équité qui comprend des femmes, des Canadiens racialisés et des personnes handicapées.


Les trois territoires et neuf provinces (et bientôt, nous l’espérons, l’Ontario) ont adhéré au système de garde d’enfants d’Ottawa. Mais l’accès à des services de garde de qualité demeure un problème pour les femmes et les hommes qui exercent des métiers spécialisés, car ils doivent avoir des horaires de travail plus souples. C’est pourquoi nous avons organisé des groupes de discussion et formulé des recommandations à l’intention des gouvernements qui mettent en place des services de garde d’enfants, afin qu’ils tiennent compte des personnes qui travaillent en dehors de l’horaire traditionnel de 9 à 5, car elles ont également besoin d’avoir accès à des services de garde de qualité.


Comme un nombre croissant d’entreprises recherchent la diversité des sexes, davantage de femmes poursuivent des carrières non conventionnelles, comme les métiers spécialisés.


À Terre-Neuve-et-Labrador, par exemple, les femmes représentent 13 % des emplois dans les métiers spécialisés.
C’est pourquoi les Syndicats des métiers de la construction du Canada sont fiers de soutenir le Bureau d’avancement des femmes apprenties (OAWA). L’OAWA offre des services de soutien globaux aux femmes qui cherchent à travailler ou qui travaillent déjà dans les métiers spécialisés.


Pour les femmes de métier, des programmes comme Build Together : Les femmes des métiers de la construction ont créé un moyen pour les femmes de métier de notre industrie d’aider à découvrir les préjugés existants afin que nous puissions travailler davantage pour les éliminer. Build Together et notre partenariat avec la Lean In Foundation ont créé des possibilités de réseautage, de soutien et de mentorat, qui font partie intégrante de la rétention des femmes dans les métiers spécialisés.


Ces services de soutien sont une partie importante du travail que nous faisons, mais il y a une autre étape qui doit être abordée. Nous avons besoin d’emplois pour placer dans nos rangs les femmes intéressées, formées et hautement qualifiées dans les métiers spécialisés. Un moyen? Par le biais d’accords de développement de la main-d’œuvre ou d’accords sur les avantages pour la communauté (AAC).


Les CBA permettent à la valeur d’un projet de s’étendre bien au-delà de la construction d’infrastructures. Elles créent des voies d’accès à l’apprentissage pour les membres des communautés où l’infrastructure est construite, y compris des possibilités pour les groupes sous-représentés, et renforcent la main-d’œuvre des métiers spécialisés.
Pourquoi ne pas rendre obligatoire l’inclusion des ACA pour s’assurer que chaque dollar public dépensé voit le meilleur retour sur investissement, surtout dans la perspective d’une reprise économique post-pandémique?


La Journée internationale de la femme devrait nous rappeler à tous qu’il y a encore beaucoup de travail à faire pour que tous les emplois, tous les chantiers et toutes les industries soient ouverts aux femmes, et que nous avons tous un rôle à jouer pour veiller à ce que des mesures de soutien soient en place pour accroître le succès des femmes dans l’industrie de la construction. Les métiers spécialisés et le Canada s’en porteront mieux.

-Sean Strickland, directeur exécutif, Les Syndicats des métiers de la construction du Canada

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