questions : Réforme de l'immigration
Les Syndicats des métiers de la construction du Canada appuient sans réserve l'immigration. La contribution des immigrants au secteur canadien de la construction est incalculable. Le SMCC préconise un système d'immigration qui met l'accent sur les éléments suivants permanent et durable l'immigration qui offre à tous les nouveaux arrivants une voie vers la résidence permanente, la citoyenneté et la pleine participation au secteur syndiqué de la construction au Canada, comme condition préalable à toute politique d'immigration holistique. Nous nous opposons à tous les programmes qui n'offrent pas une voie réaliste vers la citoyenneté aux immigrants qui viennent au Canada pour aider à bâtir notre pays.
Le Syndicats des métiers de la construction du Canada reconnaissent également que de nombreux travailleurs qualifiés du monde entier peuvent souhaiter travailler au Canada, mais ne pas en faire leur résidence permanente. Les Syndicats des métiers de la construction du Canada appuient les programmes de mobilité transfrontalière et les programmes de travailleurs étrangers temporaires. seulement lorsqu'il n'y a pas assez de Canadiens disponibles pour entreprendre le travail, et tant que les personnes qui visitent le Canada pour travailler gagner les salaires et les avantages sociaux en vigueur qu'un travailleur domestique canadien peut s'attendre à recevoir.
Le Syndicats des métiers de la construction du Canada estiment que des réformes visant à améliorer le système d'immigration permanente sont nécessaires : pour remédier au biais de sélection systémique, pour cibler efficacement l'immigration afin de remédier aux pénuries de main-d'œuvre qualifiée à long terme liées à la démographie, et pour constituer une main-d'œuvre qualifiée forte et résiliente pour l'avenir.
Nos recommandations
- Il faut s'attaquer au biais de niveau dans la sélection des immigrants. Les invitations à présenter une demande dans le cadre d'Entrée express restent disproportionnellement pondérées en faveur des diplômés universitaires. Un examen systématique du système de classification TEER de la CNP sous-jacent est nécessaire pour remédier au biais systémique.
- Le gouvernement devrait apporter des changements au Programme fédéral des métiers spécialisés et procéder à des recrutements ciblés supplémentaires en collaboration avec les syndicats des métiers de la construction du Canada et l'industrie.
- Réformer l'Entrée express afin d'augmenter considérablement le nombre de points pour les emplois réservés dans le métiers spécialisés et aligner les demandes de main-d'œuvre de la Classification nationale des professions (CNP), afin que les secteurs qui dépendent des métiers spécialisés puissent mieux utiliser les programmes d'immigration pour constituer une main-d'œuvre durable et permanente dans les métiers spécialisés.
- Abaisser les exigences linguistiques du Programme fédéral des métiers spécialisés. Le niveau 5 des NCLC est trop onéreux et constitue un obstacle à l'entrée des candidats au PTSF. Le Syndicats des métiers de la construction du Canada aimeraient que le niveau 4 des NCLC soit appliqué au PTSF.
- Le Syndicats des métiers de la construction du Canada aimeraient que des points supplémentaires soient accordés dans le cadre d'Entrée express pour les offres d'emploi validées par les employeurs dans les régions éloignées, rurales et les petits centres urbains afin de remédier aux graves pénuries de main-d'œuvre. Ces projets ont généralement de longs délais d'exécution qui s'alignent sur la durée de traitement des candidats.
LA POLITIQUE EN PROFONDEUR
En profondeur : La réforme de l'immigration pour les métiers spécialisés est nécessaire
L'immigration dans les métiers spécialisés est nécessaire pour répondre à la demande croissante du marché du travail et pour remédier au vieillissement de la main-d'œuvre spécialisée. Selon BuildForce Canada, le secteur de la construction manquera d'environ 85 000 travailleurs d'ici 2033. Ce manque doit être comblé, mais il doit l'être de façon durable. Bien que l'industrie reconnaisse le problème, l'ensemble des programmes d'immigration du gouvernement fédéral et les tentatives de combler l'écart décennal prévu dans l'offre de main-d'œuvre pour les métiers spécialisés n'ont pas été très brillants.
Parmi les quatre programmes d'immigration de la "catégorie économique" gérés par le gouvernement du Canada, chacun n'a pas réussi à répondre aux besoins particuliers du secteur de la construction, y compris le Programme des travailleurs qualifiés (fédéral), afin d'attirer des résidents permanents pour travailler dans les métiers spécialisés. Les provinces ont plutôt eu recours à leur Programme des candidats des provinces (PCP) pour combler les graves lacunes en matière de main-d'œuvre qualifiée. Les Syndicats des métiers de la construction du Canada croient que des réformes systématiques sont nécessaires pour soutenir la main-d'œuvre syndiquée de la construction au Canada au cours de la prochaine décennie.
Les failles systémiques des politiques fédérales en matière d'immigration ont également exacerbé les problèmes nationaux liés à l'utilisation des programmes de résidence temporaire dans le secteur de la construction, les employeurs se servant de ces programmes pour acquérir de la main-d'œuvre étrangère bon marché et supprimer les salaires. Le CBTU estime que des réformes importantes sont nécessaires.
En profondeur : Biais de sélection dans les programmes d'immigration
Au cours des deux dernières décennies, l'industrie de la construction a été aux prises avec des pénuries de main-d'œuvre régionalisées et temporairement aiguës. Stimulés par des pics d'investissements industriels dans l'Ouest canadien, ces défis sont apparus pour la première fois au début des années 2000 et sont devenus communs à l'ensemble du Canada, affectant presque toutes les provinces et régions. Bien que les pénuries temporaires de main-d'œuvre ne soient pas propres au secteur de la construction, elles ont été exacerbées par la politique fédérale en matière d'immigration.
Au cours de la dernière décennie, les critères de sélection des immigrants reçus se sont concentrés de plus en plus sur les personnes ayant fait des études supérieures. Les personnes ayant une expérience et des certifications dans les métiers spécialisés ont eu du mal à satisfaire aux exigences en matière de points pour l'entrée dans le cadre des programmes fédéraux. Alors que les compagnons auront passé une quantité équivalente de temps en alternance pour acquérir leur Sceau rouge, une personne titulaire d'un diplôme d'études supérieures sera classée comme beaucoup plus qualifiée dans les codes de formation, d'éducation, d'expérience et de responsabilités (TEER) de la Classification nationale des professions (CNP), et donc désavantagée dans les programmes d'immigration dans le cadre des principaux programmes fédéraux d'immigration permanente.
Les preuves fournies par BuildForce suggèrent qu'il existe un préjugé fort et systémique au sein du ministère de l'immigration du gouvernement du Canada à l'encontre des travailleurs des métiers spécialisés. Selon le rapport de fin d'année d'Entrée express en 2022, il y a eu peu, voire aucune "invitation à présenter une demande" (ITA) de statut d'immigrant reçu pour le secteur de la construction dans le cadre des voies fédérales d'immigration permanente.
Sur les 46 539 CTI délivrés, 46% étaient des candidats titulaires d'une maîtrise, 40% des personnes titulaires d'une licence et 4% des personnes titulaires d'un doctorat. Les ingénieurs et concepteurs de logiciels ont reçu le plus grand nombre d'ATI, soit 3 848, mais peu d'ATI, voire aucune, ont été délivrées à des personnes ayant des compétences dans le secteur de la construction. Et ce, malgré le fait qu'il existe un problème connu de demande décennale et des difficultés récentes en matière d'offre de main-d'œuvre. Aucune profession du secteur de la construction ne figure parmi les 15 premières professions pour lesquelles des CTI ont été approuvés. Les Syndicats des métiers de la construction du Canada estiment qu'une révision des codes de formation, d'éducation, d'expérience et de responsabilités (CETR) de la Classification nationale des professions (CNP) est nécessaire pour remédier aux préjugés systémiques à l'égard des travailleurs des métiers spécialisés.